Blockchain & Politiques Publiques

Qu’est-ce que bitcoin ?

Bitcoin est la première crypto-monnaie au monde1 qui fonctionne grâce au premier réseau de blockchain public au monde.

Que fait Bitcoin ?

C’est simple. Il vous permet d’envoyer et de recevoir de la valeur depuis n’importe qui dans le monde en utilisant un terminal (ordinateur, tablette, téléphone) connecté à internet.

Pourquoi est-ce révolutionnaire ?

Parce que contrairement à tous les autres outils d’envoi d’argent sur internet, Bitcoin fonctionne sans avoir besoin de faire confiance à un intermédiaire.
Bitcoin est la première infrastructure publique de paiement numérique au monde, c’est à dire accessible à tous et n’appartenant à aucune entité en particulier. Nous avons déjà une infrastructure publique pour les sites Web, pour les emails… ça s’appelle Internet.

Avant Bitcoin, la seule infrastructure publique de paiement que nous avions était… l’argent liquide. Le problème avec ces billets, c’est qu’ils ne fonctionnent qu’en face à face.
Si vous vouliez payer quelqu’un à distance (par téléphone ou par Internet), vous deviez obligatoirement utiliser une infrastructure privée, c’est-à-dire les services d’une banque privée. Celle-ci ouvre alors un registre, y ajouter une écriture pour indiquer qui vous débite, puis crédite la personne que vous payez. De plus, si vous utilisez une banque différente, il y aura en plus plusieurs écritures sur les registres des différents intermédiaires.

Avec Bitcoin, ces registres privés sont remplacés par… une blockchain publique.
C’est-à-dire un registre numérique partagé sur lequel n’importe qui peut ajouter une entrée pour indiquer qu’il transfère ses bitcoins à quelqu’un d’autre. Ce qui est remarquable, c’est que ce « quelqu’un d’autre » peut être absolument n’importe qui, quelle que soit sa nationalité, sa couleur de peau, sa religion, son sexe ou sa solvabilité. Il lui suffit simplement de se créer gratuitement une adresse bitcoin afin de recevoir des paiements numériques.

Le bitcoin est donc le premier argent public accessible à l’échelle mondiale.

Bitcoin est-il parfait ?

La réponse est non.

Mais le courrier électronique non plus lorsqu’il a été inventé en 1972.
Le bitcoin n’est pas la meilleure solution sur de nombreux points : il n’est pas encore accepté partout, il n’est pas utilisé pour indiquer les prix, ce n’est pas une réserve de valeur stable, il peut être contestable d’un point de vue écologique… mais ça fonctionne !

Le simple fait que ça fonctionne sans les intermédiaires traditionnels de confiance est déjà en soit incroyable ! C’est une énorme évolution informatique et ce sera aussi important pour la liberté, la prospérité et l’épanouissement humain que la naissance d’Internet. Le bitcoin n’en est que le début.

Si nous pouvons remplacer l’infrastructure de paiement privée, nous pouvons remplacer aussi d’autres intermédiaires.

Pourquoi devons-nous construire plus d’infrastructures publiques ?
Pourquoi devons-nous adopter massivement les blockchain plutôt que les équivalents privés et centralisés ?
Pourquoi devrions-nous tolérer leurs inefficacités plutôt que de trouver une solution pour les améliorer ? Pourquoi l’Europe dit-elle devenir le fer de lance de cette technologie basée sur la blockchain ?

Une raison simple : parce que les infrastructures privées deviennent trop puissantes et leurs défaillances sont de plus en plus graves.

Par exemple, la moitié des américains, soit 143 millions de personnes, ont vu leur numéro de sécurité sociale exposés aux pirates à cause d’une faille de sécurité chez equifax2.
Des centaines de millions  de dollars de transactions frauduleuses ont été réalisées grâce au piratage de banques au Bangladesh, au Vietnam, en Equateur et en Russie.
En Inde, un vendeur de diamant associé à un employé de la Punjab National Bank’s (la 2ème plus grande banque d’Inde) ont réussi à détourner 1,8 milliard de dollars ! C’est le plus grand vol de banque de l’histoire.
En octobre 2016, environ 1,2 million d’objets connectés ont été piratés et transformés en botnet. Pendant un dizaine d’heures, de nombreux sites web comme Twitter, Ebay, Netflix, GitHub, PayPal, ont alors été inaccessibles en Europe et en Amérique du nord.
Les sites de pressse de CNN, Fox News, le New-York Times et le Wall Street Journal ont aussi été impacté.  

De plus en plus d’objets sont connectées à internet pour augmenter leurs capacités. Concrètement, ces objets sont connectés à des serveurs détenus et entretenus par des intermédiaires privés. Par exemple, mon Apple Watch envoie mes informations sur les serveurs d’Apple, mon enceinte connectée Alexa envoie ses informations sur les serveurs d’Amazon…

Mais ces intermédiaires censés être « de confiance » ne le sont pas vraiment. Des stimulateurs cardiaques de  l’hôpital St Jude ont été piratés, des moniteurs pour bébés Trendnet ont été piratés. En France, le CHU de Rouen été frappé par une cyberattaque massive mettant à l’arrêt tous ces ordinateurs, Des jeeps ont même été piratées. En effet, deux hackers éthiques ont réussi prendre le contrôle à distance la voiture et à la faire sortir de la route.

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ces vulnérabilités sont incontournables lorsque l’on travaille sur des systèmes centralisés ayant des points de défaillance uniques. Peu importe que la défaillance provienne d’une entreprise ou d’un gouvernement, il ne devrait jamais y avoir un seul point de défaillance.

Attention, les sociétés privées sont bien entendu essentielles mais aucune infrastructure critique ne devrait reposer complètement sur elles. 

Lorsque l’on regarde le passé, la désintermédiation a souvent entrainé plus de liberté : Fin de l’ORTF en 1975 et création de nouvelles chaines de télévision, ouverture des bandes de fréquences en 1981 et création des « radio libres »… Ces fréquences devenues publiques ont permis l’essor de nouvelles sociétés et la diffusion libre de l’information.

Aujourd’hui, la blockchain permet de désintermédier les  paiements, l’infrastructure IoT (Internet des objets)… De nombreux problèmes sont encore à résoudre mais cette technologie est notre meilleur espoir.

Comme pour Internet dans les années 90, nous avons besoin d’une politique d’innovation forte permettant de garantir que ces innovations se développent en Europe pour le bénéfice et la sécurité de tous.

Librement adapté à partir de la présentation devant le gouvernement américain de Peter van Valkenburgh, Directeur de recherche au Coin Center, une ONG spécialisée dans les politiques publiques relatives aux crypto-monnaies.

Références :

1-395 milliards de dollar de capitalisation – Source : coinmarketcap.com – 26/07/2022

2- Equifax Says Cyberattack May Have Affected 143 Million in the U.S. – Source The New-York Times – 07/09/2017

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