Pour une finance décentralisée (#DEFI) éthique

Le mode de gouvernance et la gestion des actifs numériques sont au cœur de la finance décentralisée (#DEFI). La spéculation s’en est emparée mais un autre monde plus éthique est possible.

Benjamin FARAGGI

Par Benjamin FARAGGI
CEO de SPURO - Blockchain Platform

et Samuel DUMAS
Coach en Transformation Digitale

Et si nous utilisions la blockchain et le #DEFI de façon plus éthique ? 

Simplification et automatisation des processus , création de nouveaux services, amélioration du ROI, dématérialisation, gestion de l’intégrité, traçabilité des informations, partage de l’information, sécurisation ou stockage des contenus, structuration des flux financier, etc. Tous les cas d’usages qui existent dans le cadre d’un site web ou d’une application informatique peuvent se réaliser sans une technologie Blockchain.

Un point est commun à toutes ces solutions ou propositions citées ci-dessus : elles sont toutes centralisées. Elles appartiennent ou son proposées par une seule entité qui récolte tous les résultats, prestige, communication et finance.

Mais alors qu’elle différence si l’on développe les mêmes familles d’usages métiers sur la base de la technologie Blockchain ? Sans parler forcement de cryptomonnaie, qui est une fonctionnalité de la technologie blockchain, qui présentent des aspects « limites » spéculatifs.

Deux grands axes présentent l’avantage de développer les mêmes familles d’applications avec la technologie blockchain :

Premièrement : Le mode de gouvernance

Chaque acteur de la blockchain – on ne parle pas des clients ou utilisateurs de l’application, mais des membres de la blockchain – partagent leur implication à cette blockchain, avec les mêmes objectifs et aussi le partage des résultats financiers générés par les applications proposées dans le cadre de cette blockchain. Chaque acteur a intérêt à la croissance de cette blockchain. Cette démarche permet aussi l’arrivé de nouveaux membres qui intégreront cette blockchain d’où une croissance rapide. Chaque membre est indépendant mais la communauté crée la confiance et la puissance du réseau.

Deuxièmement : La gestion des actifs numériques

Dans le cadre de cette organisation, les différents membres peuvent transférer des valeurs «actifs numériques fongibles ou non fongibles » sans l’intervention d’un prestataire de service externe. Cette fonctionnalité apporte une souplesse de fonctionnement, de rapidité et une diminution des frais de fonctionnement dans le cadre de cette blockchain .
Ce mode d’organisation s’appelle une DAO (Decentralized Autonomous Organization).

 

Schéma DAO TOCKEN

DAO : Decentralized Autonomous Organization (Source : nirolution.com)

Une organisation autonome et décentralisée

Nous venons donc de voir que la technologie blockchain change le monde et avec elle les anciennes structures commerciales.

Il est aujourd’hui possible de placer toute une entreprise sur une blockchain grâce à une organisation décentralisée (DO). Ce modèle vient modifier fortement nos anciennes représentations mais nécessite toujours que des personnes travaillent ensemble et soient rémunérer pour leur travail.

Lorsque l’on souhaite industrialiser et automatiser ce modèle, on cherche à rendre automne l’organisation (DAO).
Les Smart Contracts entrent alors en jeu pour définir un DAO. Sur un modèle  » Si…. Alors…. », des programmes s’exécutent automatiquement et en toute autonomie en suivant une règle de gouvernance convenue par tous les membres de la blockchain.

AVANTAGES : Ce modèle réduit fortement les coûts (moins d’intermédiaires) et augmente l’efficacité.

INCONVENIANTS :  A mon avis, le plus gros risque est la spéculation et la cupidité qu’induit ce modèle.

#DEFI et spéculation

Certaines personnes ont bien compris l’intérêt d’appliquer ce modèle à la finance : n’importe qui peut créer ses tokens et les échanger en dehors de tout contrôle. Cela a donné naissance à ce que l’on appelle aujourd’hui la FInance DEcentralisée ou #DEFI. 

Vous connaissez l’histoire du DOGECOIN ?
Tout commence dans la tête de 2 ingénieurs, Billy Markus (IBM) et Jackson Palmer (Adobe), voulant faire une « crypto-monnaie marrante ». Ils ont eu l’idée de prendre comme emblème une tête de chien, un shiba au regard interrogateur, très connu sur les réseaux sociaux pour servir de « même ».

La viralité d’internet s’est emparée de cette histoire et en 2018, profitant de l’envolée des cours des crypto-monnaies, la capitalisation du DOGECOIN dépassa le milliard de dollars… avant de vite retomber.
Mais le 4 février 2021, à la suite de simples tweets du milliardaire américain Elon Musk, cette cryptomonnaie a dépassé les 5 milliards d’euros de capitalisation ! 

Cet exemple illustre bien la dérive spéculative de ce #DEFI.

Cupidité : Désir excessif du gain, de l’argent.

Pour un #DEFI éthique

Amplifié par les réseaux sociaux, le très haut débit et nos smartphones, cette bulle spéculative ressemble à bien des égards à ce qu’il s’est passé en 2 000 : Financiarisation à outrance, flambée du cours de bourse des entreprises Tech, cupidité et appât du gain facile pour certains acteurs. 
Quelques-uns ont beaucoup gagné mais plus nombreux sont ceux qui y ont laissé des plumes, que ce soit de l’argent, leur emploi, leur santé ou les trois.

Nous plaidons ici pour un retour aux sources, à l’essence même de cette technologie pensée, créée pour être communautaire. 

Nous sommes conscients que mettre « finance » et « éthique » côte à côte peut interroger mais si l’on regarde de près le modèle DAO, on se rend compte que le but est qu’il soit profitable à tous, que tous les acteurs soient rémunérés pour un travail et non juste pour récompenser une mise de départ, enrichissant uniquement les plus riches. 

Notre vision d’un #DEFI éthique repose sur une organisation récompensant un travail réel. Gagner de l’argent parce que c’est fun ou parce que les chatons sont mignons (cf CryptoKitties) n’aucune réalité concrète à nos yeux.
Par contre, regrouper nos moyens technologiques et humains pour réaliser une tache commune prend tout son sens dans ce modèle DAO. Il est alors normal d’être rémunérer pour cela, comme tout travailleur.

Notre #DEFI éthique repose donc sur le modèle de l’intelligence collective où chaque maillon de la chaine à son importance, où chaque maillon apporte à l’ensemble du groupe. Chacun est rémunéré pour son travail et le groupe profite du travail de chacun. Ce modèle vertueux, écologique de par son organisation, permet à chaque membre de la chaine de s’épanouir individuellement et collectivement sous réserve d’en accepter ses règles de gouvernance.

Que ce soit dans le domaine de la santé, de la traçabilité, de la certification… les usages potentiels sont nombreux et restent, pour la plupart encore à inventer. 

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